Les producteurs de cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana sont confrontés à l’une des pires récoltes depuis des décennies. Ils sont dans l’incapacité de livrer jusqu’à 500 000 tonnes de fèves de cacao prévendues, selon des sources du secteur.
Cette situation représente environ un quart de la production commune des deux pays. Elle pourrait avoir des conséquences importantes pour les agriculteurs et les marchés mondiaux.
Des fèves avaient été prévendues autour de 2 000 livres(2 508,00 dollars) la tonne. Mais les prix du cacao LCCc2 se situent actuellement autour de 8 000 livres la tonne. En conséquence, les producteurs ouest-africains ne pourront pas profiter pleinement de la hausse des prix.
Face à la pénurie de fèves, les producteurs ont décidé de reporter les livraisons à la prochaine saison de récolte. Elle débutera en octobre 2024. Cette décision aura des répercussions sur les approvisionnements mondiaux de cacao. Elle pourrait maintenir les prix à un niveau élevé à court terme.
Les autorités cacaoyères de Côte d’Ivoire et du Ghana ont mis en place un système de prévente qui permet de fixer un prix « à la ferme » pour la saison suivante. Ce système vise à protéger les agriculteurs de la volatilité des prix mondiaux.
Face à des prix bas et à une récolte réduite, les agriculteurs sont moins enclins à investir dans leurs cultures. Ils risquent de ne pas tailler leurs arbres et d’appliquer moins d’engrais et de pesticides, ce qui pourrait limiter la production future.
Les experts du secteur appellent à une meilleure transmission des signaux de prix aux agriculteurs. Ils estiment que les prix à la ferme devraient être fixés en fonction des prix mondiaux du cacao, afin de mieux rémunérer les producteurs et d’encourager les investissements dans les plantations.