La célébration du 9e anniversaire de l’investiture du président centrafricain Faustin Archange Touadéra dimanche a été l’occasion d’un appel à se présenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle prévue en décembre.
Une cohorte de partis politiques, associations et représentants de la société civile ont enchaîné les discours pour porter la candidature de leur « champion », « bâtisseur », et « père de la nation » lors de cette cérémonie officielle organisée par le gouvernement chaque année dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Bangui.
Une foule dense, en pagne blanc et bleu ou en T-shirt floqué de « Touadéra mon président » soufflait dans les vuvuzelas et applaudissait copieusement chaque intervention élogieuse sur le bilan de M. Touadéra à la tête de l’Etat.
Depuis plusieurs mois, les manifestations en faveur d’un tel scénario se multiplient dans le pays. Le ministre de l’Education et porte-parole de l’Union des forces de l’opposition, une plateforme depuis ralliée au régime au pouvoir, Aurélien Simplice Zingas a même remis une enveloppe de 2 millions de francs CFA au président, en contribution à ses frais de campagne électorale.
Le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), qui milite pour un retour au texte adopté en 2016, a appelé à une « marche citoyenne et pacifique » vendredi notamment contre un troisième mandat du président Touadéra.
Dans un premier temps interdite, la manifestation a finalement été autorisée par le président. Des élections locales et municipales, par deux fois repoussées, doivent avoir lieu fin août.
Élu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 après un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché d’accusations de fraude. Ses opposants l’accusent de vouloir rester président à vie depuis la nouvelle constitution votée par référendum en 2023 et qui l’autorise à se présenter pour un nouveau mandat.