A Ouagadougou ce jeudi matin, le juge du tribunal administratif a ordonné la remise en liberté immédiate de Maître Guy-Hervé Kam. L’avocat et leader du mouvement politique Sens avait été arrêté le 24 janvier, sans motif apparent. Ce n’est que lors d’une audience devant le tribunal, mardi, que l’agent judiciaire de l’Etat a émis officiellement des accusations de tentative « d’atteinte à la sureté de l’Etat » pour justifier son arrestation.
Il aura donc fallu pour sa famille et ses proches attendre un mois et demi après son arrestation pour apprendre que Maître Guy-Hervé Kam, kidnappé par des inconnus en civil le 24 janvier, a été en fait arrêté par des agents de sécurité.
C’est ce qu’en creux, a admis officiellement ce mardi 5 mars l’agent judiciaire de l’État lors d’une audience avec les avocats de Me Kam devant le tribunal administratif de Ouagadougou. En outre, l’agent de l’État affirme que l’ex-cofondateur du Balai Citoyen et leader du mouvement politique Sens a été appréhendé, car il était soupçonné « d’atteinte à la sûreté de l’État ».
Une accusation qui reste à être étayée selon les avocats de Me Kam, puisqu’en dépit des affirmations de l’agent judiciaire, aucun des deux tribunaux de grande instance n’est au courant d’une procédure pénale pour de telles accusations.
De son côté, l’agent de l’État a refusé de dire précisément à quel endroit état détenu Guy-Hervé Kam. Me Farama, avocat du confrère emprisonné, a dénoncé plusieurs violations de procédures et demandé que la loi burkinabè soit respectée. De la même façon, pour Yoporeka Somet, représentant du mouvement Sens, cette accusation est totalement dénuée de fondement.