Botswana : quatre candidats se disputent la présidentielle

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L’élection présidentielle mercredi au Botswana s’annonce comme la plus disputée à ce jour, le parti au pouvoir étant confronté à des rivaux plus modestes qui bénéficient du soutien vigoureux d’un ancien président amer, Ian Khama.

Le Parti démocratique du Botswana (BDP) gouverne le pays depuis son indépendance en 1966 et son candidat, Mokgweetsi Masisi, est favori.

Les plus d’un million d’électeurs inscrits dans ce pays largement désertique d’Afrique australe ont le choix entre quatre candidats.

Le premier est Mokgweetsi Masisi, le sortant. Ancien enseignant éloquent, formé aux États-Unis, a été choisi par Ian Khama pour prendre la relève à la fin de ses deux mandats à la tête de l’Etat, en 2018. Masisi est élu en 2019 avec 52% des suffrages. Il revient rapidement sur plusieurs décisions politiques, notamment l’interdiction de la chasse à l’éléphant, et renvoie le chef du renseignement, un allié clé de Khama, signant le début d’une querelle publique et durable.

Sous son premier mandat, l’économie s’affaiblit et le chômage atteint 25%. Ses critiques dénoncent corruption et mauvaise gestion, mais le pays aride est également frappé par la sécheresse et la baisse des ventes de diamants, un produit d’exportation essentiel. Masisi, 63 ans, a rapproché le Botswana de la Chine et est un allié du président du Zimbabwe voisin, Emmerson Mnangagwa.

Le deuxième est Dumz Nono à gauche. La principale opposition est incarnée par l’Umbrella for Democratic Change, UDC, coalition de partis de gauche qui a recueilli près de 36% des voix en 2019. Depuis, sa composition a changé. Mais son candidat à la présidence est à nouveau l’avocat des droits de l’Homme Duma Boko, 54 ans, également chef du Front national du Botswana, BNF. Duma Boko a placé la création « d’emplois significatifs, décents et bien rémunérés » au centre de sa campagne et a soulevé des questions sur la transparence de la commission électorale.

L’UDC avait saisi la justice pour faire annuler les résultats des élections de 2019 en raison d' »irrégularités » mais son recours avait été rejeté. Lorsque la querelle entre Khama et Masisi a conduit l’ancien chef d’Etat à quitter le BDP en 2019, certains de ses partisans ont fait sécession pour créer le Front patriotique du Botswana (BPF), un parti populiste.

Lors des élections quelques mois plus tard, le parti obtient 4% des voix. Cette fois, il devrait faire mieux, stimulé par la campagne énergique du charismatique Khama, revenu de trois ans d’exil en septembre 2024. Cependant, le BPF bénéficie d’un soutien régional plutôt que national et n’a pas été en mesure de présenter autant de candidats que les autres partis, ce qui limite sa portée.

Le troisième, le chef du parti et candidat à la présidence est Mephato Reatile, 57 ans, un allié de longue date de Khama, 71 ans, à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat.

Le quatrième Dumelang Saleshando, 53 ans, dirige le parti social-démocrate Botswana Congress Party (BCP) qui a obtenu 15% en 2019, lorsqu’il faisait partie de l’UDC. Il a quitté la coalition en 2023, se plaignant de dysfonctionnements internes, ce qui porte un coup aux chances de l’opposition mercredi.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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