L’armée béninoise et des groupes armés se sont affrontés dans le nord du Bénin cette semaine, faisant dix morts dont un soldat, a appris l’AFP samedi, alors que les attaques s’intensifient contre l’armée ces derniers mois.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’armée a mené « une opération offensive » qui « s’est soldée par la neutralisation de neuf terroristes », a indiqué samedi une source proche du haut commandement militaire. Cette réaction fait suite à une attaque à l’engin explosif improvisé à Kantoro mardi, non loin de la frontière nigérienne, ayant occasionné le décès d’un soldat et la blessure de deux autres, a précisé la source militaire.
La riposte de l’armée « a eu lieu dans la commune de Karimama », une ville située au nord du Bénin, à une trentaine de kilomètres de Kantoro et à plus de 750 kilomètres de Cotonou, a confirmé une source locale jointe au téléphone. « Au cours de cet accrochage, deux militaires ont été blessés », ce qui porte à quatre le nombre de soldats blessés cette semaine. Des opérations offensives aériennes en appui à celles terrestres ont permis de détruire une importante base logistique » des « terroristes », a précisé un officier qui a requis l’anonymat.
Les attaques dans le nord du Bénin ont augmenté ces dernières années et sont attribuées par les autorités à des combattants djihadistes du groupe Etat islamique (EI) et d’Al-Qaïda venus des pays voisins où ils sont actifs. La région frontalière avec le Burkina Faso reste l’épicentre de ces attaques mais les attaques à la frontière avec le Niger se sont intensifiées dernièrement.
Début janvier, 28 militaires avaient perdu la vie suite à une attaque revendiquée par le groupe jihadiste GSIM, affilié à Al-Qaïda. L’armée avait annoncé avoir neutralisé « 40 assaillants ». Mi-février, six soldats ont été tués par des hommes non identifiés lors d’une attaque contre l’armée dans un parc national du nord du Bénin et 17 assaillants ont été tués en représailles.
En janvier 2022, le Bénin avait déployé près de 3.000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l’opération « Mirador ». L’armée a également recruté 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le nord. Selon une source diplomatique, 121 militaires béninois ont été tués entre 2021 et décembre 2024.
