Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué mercredi un projet de loi visant à restructurer le système de santé pour lutter contre les profondes inégalité, mais il se heurte à des contestations juridiques de la part des critiques.
La loi introduit ce que l’on appelle l’assurance maladie nationale, qui fournira des fonds à tous les Sud-Africains pour accéder aux soins de santé privés. Actuellement, 80 % de la population dépend des services de santé publics, alors que 16 % environ ont accès à des soins de santé privés par le biais de plans d’aide médicale.
Le taux de chômage du pays est de 32,9 %, la majeure partie de la population à majorité noire n’ayant pas les moyens de se payer des soins de santé privés. Les établissements de santé publique ont souvent de longues files d’attente et des pénuries de médicaments.
Selon Ramaphosa, l’objectif de l’Assurance Nationale de Santé est de permettre à tous l’accès à des soins de santé de qualité et d’intégrer le système de santé.
« Essentiellement, l’assurance maladie nationale est un engagement à éradiquer les inégalités flagrantes qui déterminent depuis longtemps qui dans notre pays reçoit des soins de santé adéquats et qui souffre de négligence », a-t-il déclaré.
Les partis d’opposition accusent Ramaphosa d’utiliser la loi comme stratégie de campagne en l’annonçant près de deux semaines avant des élections très attendues.
Le scrutin du 29 mai devrait être l’un des plus disputés du pays. Le Congrès national africain au pouvoir de Ramaphosa risque d’obtenir moins de 50 % des voix pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1994.
Des inquiétudes ont également été soulevées quant au caractère abordable de la loi et aux éventuelles augmentations d’impôts pour la financer.
L’Alliance démocratique, l’opposition officielle, a déclaré mercredi qu’elle contesterait légalement la nouvelle loi.