La justice kényane va poursuivre notamment pour terrorisme et meurtre Paul Nthenge Mackenzie. Le pasteur autoproclamé et 94 autres personnes sont détenus depuis avril dans l’enquête sur la mort de 429 adeptes d’une secte évangélique.
Un tribunal kényan avait donné mardi 14 jours aux autorités pour engager des poursuites contre Paul Nthenge Mackenzie, sous peine de le remettre en liberté.
Paul Nthenge Mackenzie prêchait à son église de jeûner jusqu’à la mort pour rencontrer Jésus avant la fin du monde en août 2023. Baptisé « massacre de Shakahola », en raison du nom de la forêt où se réunissait la secte évangélique, ce scandale a suscité effroi et incompréhension au Kenya. La détention du pasteur a été prolongée à plusieurs reprises pour permettre les recherches de victimes dans la forêt. Les autopsies pratiquées ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim. Certaines, dont des enfants, ont été étranglées, battues ou étouffées. Seize personnes sont accusées d’avoir fait partie d’un groupe d’hommes de main du pasteur, chargé de veiller à ce qu’aucun adepte ne rompe le jeûne ou ne s’échappe de la forêt.
Le pasteur Mackenzie, qui était chauffeur de taxi avant de se proclamer pasteur, a été plusieurs fois arrêté pour ses prêches extrêmes. En mars, il avait été libéré sous caution malgré des accusations contre lui après le décès de deux enfants, morts de faim sous la garde de leurs parents liés à la secte.
Une commission sénatoriale a pointé des « défaillances » de la justice et de la police, dans un rapport publié en octobre.