Au Togo, cinq militaires ont été condamnés à des peines allant de 5 à 20 ans de prison, dans l’affaire du meurtre du colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er bataillon d’intervention rapide. Il avait été retrouvé mort dans son bureau au lendemain de l’investiture du président Faure Gnassingbé dont il faisait partie du cercle rapproché. La peine la plus lourde a été prononcée contre le général Abalo Kadangha, chef d’état-major général de 2013 à 2020 et deux accusés ont été acquittés.
Mais ce verdict n’a pas totalement convaincu l’opinion publique. Delon Atcholi Kao Monzolouwe, président de l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO), ce procès était spécial en raison de la juridiction et du statut professionnel des accusés mais n’a pas permis de faire toute la lumière sur cette affaire.
« C’est la première fois qu’un tribunal militaire opère, au Togo, avec un officier général à la barre qui était chef d’état-major général des armées, au moment des faits. Ensuite, il faut capitaliser le fait que certains militaires soient acquittés à l’issue de ce procès et autorisés à rejoindre les effectifs de l’armée. C’est aussi un fait positif qui constitue une jurisprudence qui va corriger beaucoup d’erreurs judiciaires qui ont créé des préjudices sur plusieurs militaires, de par le passé. Cependant, sur l’affaire proprement dite, l’opinion nationale et internationale est restée sur sa soif. Les juges ne sont pas parvenus à mener des investigations approfondies en vue de la manifestation de la vérité sur les vrais auteurs et les raisons de ce crime » a a-t-il déclaré.
Dorcas GANMAGBA