En Tunisie, un habitant de la ville de Zarzis a ouvert un musée privé, dédié aux objets qu’ils trouvent rejetés par la mer, avec de plus en plus de vêtements ou chaussures appartenant à des migrants, morts dans des naufrages. Les exposer dans son musée est une manière de rappeler les drames qui se jouent en mer Méditerranée.
Mohsen Lihidheb commence son projet artistique, il y a trente ans, il s’intéresse d’abord à l’écologie et veut dénoncer la pollution de la mer, en ramassant des objets échoués sur les plages. Mais progressivement, ce sont des vêtements et des chaussures qui reviennent le plus, et parfois même les restes des victimes des naufrages en mer. « C’est très dur vraiment, j’ai vu des restes humains, des têtes, des pieds, des mains et ça, personne ne se déplace pour les identifier ou les enterrer, c’est très triste. »
Dans un terrain qui lui appartient, il a ouvert un musée, dédié à ses trouvailles. Entre les bouteilles jetées à la mer, les objets perdus de pêcheurs ou encore des débris plastiques, les possessions de migrants y occupent une large place.
Le musée de Mohsen reçoit rarement des visiteurs car « il évoque trop la mort », selon les mots de l’artiste, qui veut quand même continuer à sensibiliser sur les drames migratoires. Le 12 décembre dernier, la garde nationale tunisienne a annoncé avoir sauvé 27 migrants subsahariens dans un naufrage à l’est du pays. Neuf ont péri.