En Tunisie, Jawhar Ben Mbarek, le leader du mouvement « Citoyens contre le coup d’Etat », a été condamné par un tribunal de Tunis à six mois de prison ferme pour des déclarations critiquant des élections. « Jawhar Ben Mbarek a été condamné sans avoir la possibilité de se défendre », a protesté son avocat, Me Ayachi Hammami.
Figure de la gauche tunisienne, âgé de 56 ans, Jawhar Ben Mbarek est un spécialiste en droit constitutionnel et ancien conseiller à la présidence du gouvernement. En grève de la faim depuis 13 jours, Ben Mbarek « était incapable, en raison de son état de santé, de se déplacer au tribunal de première instance et d’être présent à l’audience », a expliqué l’avocat. « Le juge a levé l’audience pour examiner une demande de report de la défense, mais au lieu de cela, il a prononcé son verdict dont nous n’avons été informés que samedi », a déploré Me Ayachi
Détenu dans le cadre d’une autre affaire de « complot contre la sûreté de l’Etat », ce cofondateur du Front de salut national FSN, la principale coalition d’opposition du pays, a été condamné pour des propos critiques des législatives de 2022 qu’il avait qualifiées de « coup d’Etat ridicule ».
Plusieurs autres opposants dont Issam Chebbi, un responsable connu du FSN, sont aussi en grève de la faim, selon leurs avocats. Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, 82 ans, qui avait rejoint le mouvement, a arrêté sa grève de la faim mercredi pour éviter des complications de santé, a indiqué son parti.
De nombreuses ONG tunisiennes et internationales ont condamné les poursuites judiciaires contre les opposants et réclamé leur remise en liberté.