Le maire de l’une des 13 communes de Lomé, la capitale togolaise, a été « suspendu » mercredi d’un parti politique de l’opposition pour son entrée dans le nouveau gouvernement formé par le président Faure Gnassingbé.
Joseph Koamy Gloékpo Gomado, maire de la commune de Golfe 1 et membre du bureau de l’Alliance nationale pour le changement, ANC, a été « suspendu de toutes ses fonctions fédérales et centrales » au sein de l’ANC, a souligné le parti dans un communiqué mercredi. Il avait été nommé la veille ministre de l’Aménagement et du développement des territoires. « L’ANC n’est concernée en aucune manière, ni de près ni de loin par cette nomination, qui relève entièrement de l’initiative et de la responsabilité individuelles, personnelles et solitaires de l’intéressé.», précise le communiqué du parti.
Mardi, le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père resté près de 38 ans à la tête du pays, a annoncé la composition d’un nouveau gouvernement de 35 ministres. Ce nouveau gouvernement est chargé d’assurer la transition jusqu’à la mise en place des nouvelles institutions de la nouvelle Constitution adoptée le 19 avril. Cette réforme constitutionnelle, abolit l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel, institue un régime parlementaire et fait passer le pays dans sa Vème République.
L’opposition togolaise et la société civile dénoncent depuis avril un « coup d’Etat institutionnel » et y voient une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir. Le Front Touche pas à ma constitution a sévèrement critiqué ce nouveau cabinet qu’il qualifie de « gouvernement pléthorique de 35 membres pour satisfaire tous les obligés ».
Malgré ses appels à la contestation, l’opposition n’a pas mobilisé la population dans la rue, les manifestations étant interdites au Togo depuis 2022.