Le dirigeant togolais Faure Gnassingbé a prêté serment samedi à Lomé comme président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif, après une réforme constitutionnelle vivement critiquée par l’opposition qui l’accuse de vouloir rester au pouvoir. Selon cette réforme, la fonction de président de la République devient honorifique et le président du Conseil des ministres doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale: il s’agit actuellement du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 et qui pouvait se représenter une dernière fois en 2025.
L’opposition y voit un moyen pour lui de rester indéfiniment en place. Le président du Conseil a été désigné un peu plus tôt samedi matin à l’Assemblée nationale. La Première ministre et son gouvernement avait démissionné vendredi soir, le poste de chef de gouvernement n’existant plus dans les nouveaux textes.
Selon la nouvelle Constitution, le président du Conseil est « le chef du parti majoritaire ou le chef du premier parti de la coalition jouissant d’une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives ».
Le parti de Faure Gnassingbé, l’Union pour la République (Unir), a largement remporté les élections législatives d’avril 2024 avec 108 sièges sur 113. Il a également raflé 34 des 41 sièges de sénateurs, lors d’un scrutin boycotté par les principaux partis de l’opposition.
Les envoyés spéciaux des médias étrangers n’avaient pas obtenu d’accréditations pour couvrir ces élections. Les prochaines élections, les municipales, ont été fixées au 10 juillet. Les principaux partis de l’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC), ont affirmé qu’ils y prendront part.
La nouvelle Constitution supprime l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct et instaure un régime parlementaire.
L’entrée en fonction du président du Conseil est la dernière étape du changement constitutionnel amorcé l’an dernier. La nouvelle Constitution a été promulguée le 6 mai 2024.