Amnesty international a demandé mardi aux autorités du Togo d’enquêter sur des « allégations de torture » contre des manifestants arrêtés lors de marches dénonçant le pouvoir à Lomé début juin, le gouvernement répondant de son côté ne pas avoir eu connaissance de tels cas.
Les manifestants, majoritairement des jeunes, étaient descendus dans la rue les 5 et 6 juin pour contester notamment la nouvelle Constitution togolaise adoptée en avril 2024, qui permet au dirigeant Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir. « Les autorités togolaises doivent enquêter sur les allégations de torture sur des manifestants à la suite des manifestations qui ont eu lieu au début du mois », a écrit Amnesty dans un communiqué.
L’ONG dit s’être « entretenue avec 10 manifestants dans les jours qui ont suivi leur détention à la gendarmerie de Djidjolé » à Lomé: « Tous ont déclaré avoir été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements », a-t-elle affirmé. En outre, « trois certificats médicaux consultés par Amnesty International font état de +contusions des muscles fessiers+ et un quatrième de +contusions des muscles paravertébraux » , a indiqué l’ONG qui ajoute avoir « constaté des blessures sur des photographies de manifestants ».
De nouveaux appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux, pour les 26, 27 et 28 juin.
Le Togo est dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays. La nouvelle Constitution a fait passer le Togo dans un régime parlementaire, dont il occupe la plus haute fonction, celle de président du Conseil.