Tchad : Human Rights Watch exige une « enquête indépendante » sur la mort de Yaya Dillo Djérou

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Human Rights Watch exige une « enquête indépendante » avec une « aide étrangère » sur la mort de Yaya Dillo Djérou, principal opposant de la junte au Tchad. 

L’opposant est décédé dans l’assaut de son QG par l’armée mercredi à deux mois de l’élection présidentielle. « Sa mort soulève de graves questions sur le climat politique dans le pays à l’approche de l’élection prévue le 6 mai », écrit l’ONG internationale dans un communiqué. 

Le PSF dénonce un assassinat

L’opposition dénonce un « assassinat » destiné à l’écarter de la course à la présidence. Le Parti socialiste sans frontières, PSF, Yaya Dillo Djérou, accuse les militaires de l’avoir « exécuté » par balle « à bout portant ». Le gouvernement affirme ce pendant qu’il a péri dans l’assaut du siège du PSF parce qu’il refusait de se rendre et avait tiré lui-même sur les forces de l’ordre.

Lire aussi : Le siège du Parti socialiste sans frontières

« Les circonstances du meurtre de Yaya Dillo ne sont pas claires, mais sa mort violente illustre les dangers auxquels font face les politiciens de l’opposition au Tchad, en particulier à l’approche d’élections », estime Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HWR. « Le manque de clarté entourant l’attaque du siège du PSF, les menaces précédemment proférées à l’encontre de Dillo et la répression politique générale dans le pays rendent nécessaire l’ouverture d’une enquête indépendante, avec une aide étrangère », poursuit l’ONG qui exhorte l’Union africaine à « prendre l’initiative » de la réclamer. « HRW a examiné plusieurs photos transmises par une source fiable proche de Dillo, montrant celui-ci mort et portant la trace de l’impact d’une seule balle dans la tête », écrit aussi l’ONG.

Mahamat Déby a été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 Président de transition, à la tête d’une junte de 15 généraux, à l’annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad d’une main de fer depuis 30 ans. Le nouvel homme fort promettait de rendre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois mais, ce terme échu, il l’avait prolongée de deux ans. La date de la présidentielle au 6 mai n’a été fixée que mardi dernier.

Selon HRW, le gouvernement de transition au Tchad, a, à plusieurs reprises, violemment réprimé des manifestations organisées par l’opposition pour réclamer un régime démocratique civil ainsi que des médias indépendants.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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