Le Tchad a déclaré l’état d’urgence alimentaire et nutritionnelle sur tout son territoire, selon un décret rendu public vendredi.
Le décret, signé par le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, ne détaille ni les actions mises en oeuvre ni le nombre de personnes concernées.
Le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU avait alerté en novembre dernier sur un « arrêt imminent » de son aide face à l’afflux des réfugiés soudanais si le Tchad ne parvenait pas à réunir les fonds internationaux nécessaire. Le PAM fournissait alors « une assistance alimentaire et nutritionnelle à 1,4 millions de personnes » au Tchad, soit le nombre de déplacés internes et de réfugiés dans ce pays semi-désertique d’Afrique centrale, en raison des conflits en cours sur son territoire et chez ses voisins, Soudan, Centrafrique, Niger, Nigeria, Libye et Cameroun.
Mais depuis le début, le 15 avril 2023, de la guerre au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et des paramilitaires emmenés par son rival, le général Mohamed Hamdan Daglo, quelque 546.770 nouveaux réfugiés sont arrivés au Tchad, selon les derniers chiffres début février du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, HCR. Le Tchad, avait déjà accueilli des réfugiés soudanais, essentiellement venus du Darfour fuyant la guerre civile déclenchée en 2003.
Au total, le Tchad doit gérer plus de 1.570.000 « personnes en déplacement forcé », dont plus de 1,1 million de réfugiés. Les autres sont des déplacés internes, en raison de la rébellion de divers groupes armés contre la junte militaire du général Déby.