Le Haut-Commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, Nada Al-Nashif, a dénoncé mardi le mépris pour le droit international affiché par les parties en conflit au Soudan.
C’était lors de la 57e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. « Notre bureau est particulièrement alarmé par l’utilisation, depuis le début du conflit, de la violence sexuelle comme arme de guerre. Nous avons documenté 97 incidents impliquant 172 victimes, principalement des femmes et des filles, ce qui représente une sous-estimation grossière de la réalité », a déclaré Al-Nashif.
Les enquêteurs des droits de l’homme soutenus par l’ONU avaient appelé à la création d’une « force indépendante du et impartiale » pour protéger les civils dans la guerre au Soudan. Ils ont accusé les deux camps de crimes de guerre, de meurtre, de mutilation, de torture et de crimes contre l’humanité. Les enquêteurs ont également averti que les gouvernements étrangers qui fournissent des armes et financent ces groupes pourraient être complices. Les experts ont appelé à l’élargissement de l’embargo sur les armes, actuellement limité à la région troublée du Darfour, à l’ensemble du pays.
Le conflit a éclaté au Soudan en avril 2023. Il a fait des milliers de morts, et les organisations humanitaires peinent à accéder aux personnes dans le besoin. En décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté pour mettre fin à la mission politique mondiale dans le pays sous la pression de la direction militaire.