Le ministre soudanais de la Santé a déclaré une épidémie de choléra alors que des pluies diluviennes frappent depuis plusieurs semaines le Soudan, pays ravagé par plus de seize mois de guerre.
« Nous déclarons l’épidémie de choléra en raison des conditions climatiques et de la contamination de l’eau potable. », a indiqué Haitham Ibrahim dans un enregistrement vidéo diffusé par son ministère. Cette décision a été prise en concertation « avec les autorités sanitaires de l’Etat de Kassala, les agences de l’ONU et des experts » suite à la « découverte par le laboratoire de santé publique du virus du choléra », a-t-il ajouté. Les Etats de Kassala et Gedaref, dans l’est du Soudan, sont particulièrement touchés par l’épidémie, a déclaré le ministre qui n’a pas précisé le nombre des cas détectés.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae.
La maladie provoque des diarrhées, une déshydratation sévère pouvant engendrer la mort en quelques heures. Du 1er janvier au 28 juillet 2024, 307.433 cas de choléra et 2.326 décès ont été signalés dans 26 pays, selon l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
Au Soudan, une guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU. Ils ont également été accusés de pillages et d’entrave à l’aide humanitaire, ainsi que d’avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.
Le Soudan vit selon l’ONU, l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente selon l’ONU