Le représentant de l’ONU au Soudan du Sud a exprimé mercredi son « regret » et sa « déception » après l’annonce d’un nouveau report des premières élections de l’histoire du pays, dénonçant la responsabilité du gouvernement dans la paralysie actuelle.
Le président sud-soudanais Salva Kiir a annoncé vendredi « une extension de deux ans de la période de transition » post-guerre civile, censée s’achever en février 2025 après des élections en décembre. Le gouvernement avait déjà décrété un report similaire en 2022. « Si l’ONU soutiendra la prolongation de la période de transition, nous le faisons avec un réel regret et une réelle déception », a déclaré Nicholas Haysom dans un discours devant le RJMEC, l’organe supervisant l’application de l’accord de paix.
L’accord de paix qui a mis fin en 2018 à cinq ans d’une guerre civile meurtrière a débouché sur la formation en 2020 d’un gouvernement d’union nationale intégrant les deux rivaux qui ont mis le pays à feu et à sang, Salva Kiir et Riek Machar.
Mais depuis, le Soudan du Sud reste miné par les luttes de pouvoir, la corruption, les conflits ethniques locaux et les progrès dans des domaines-clés de l’accord restent minces.
Pays de 12 millions d’habitants indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud est l’un des plus pauvres au monde, régulièrement exposés aux calamités climatiques. Neuf millions de personnes, dont des réfugiés venus du Soudan voisin en guerre, y ont besoin d’aide humanitaire, selon des chiffres de l’ONU publiés en juin.
Le Soudan du Sud a également perdu depuis février sa principale source de revenus après qu’un oléoduc lui permettant d’exporter son pétrole a été endommagé par les combats au Soudan.