Au moins six personnes ont été tuées samedi dans une frappe contre un bâtiment de l’ONU à Kadougli, capitale assiégée du Kordofan-Sud, dans le sud du Soudan.
« Six personnes ont été tuées suite à un bombardement du quartier général de l’ONU (dans la ville) alors qu’elles se trouvaient dans le bâtiment », a déclaré une source médicale de l’hopital de Kadougli.
Le gouvernement pro-armée a « fermement » condamné l’attaque dans un communiqué, accusant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d’en être responsables. Dans un communiqué, le Conseil de souveraineté, dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, a qualifié l’attaque d' »escalade dangereuse ». La ville, où la famine a été déclarée début novembre, est assiégée depuis un an et demi par les FSR.
Une guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l’armée du général Burhane et dirigeant de facto du pays aux troupes paramilitaires de son ancien bras droit le général Mohamed Daglo.
Plus tôt samedi, les paramilitaires avaient rejeté « catégoriquement » les accusations faisant état d’exactions contre des civils dans la région voisine du Darfour, vaste région de l’ouest qu’ils contrôlent entièrement depuis leur prise de la ville d’El-Facher fin octobre.
Dans leur communiqué publié sur leur chaîne Telegram, les FSR ont affirmé que les allégations sur ces exactions avaient été « montées de toute pièce », visant notamment un article du Washington Post publié vendredi.
Le même jour, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions contre quatre de leurs dirigeants, accusés par la ministre des Affaires étrangères, Yvette Cooper, d' »exécutions de masse, famine et utilisation systématique et préméditée du viol comme arme de guerre. »
Vendredi, le gouverneur du Darfour, Minni Minawi, aligné sur l’armée, avait jugé ces sanctions « incomplètes », estimant qu’elles devaient également viser le général Daglo, « l’architecte direct du système de violences ».


