Le gouvernement somalien a exclu jeudi toute médiation avec l’Éthiopie tant que cette dernière n’aura pas annulé le mémorandum d’entente conclu au début du mois avec le Somaliland.
Mogadiscio, qui dénonce une violation de sa souveraineté territoriale, multiplie les actions pour faire annuler cet accord qui permet à l’Ethiopie de louer 20 kilomètres de côtes du Somaliland pour 50 ans.
Mercredi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait appelé les deux pays à la retenue, lors d’une réunion consacrée à ce dossier. À sa suite, la 42e Session extraordinaire de l’Igad, l’Autorité intergouvernementale pour le développement s’est ouverte ce jeudi en Ouganda avec pour but de trouver une solution à la forte tension diplomatique entre l’Éthiopie et la Somalie et le conflit au Soudan.
Dans cette impasse diplomatique, à destination d’Hargeisa, la capitale du Somaliland, un avion d’Ethiopian Airlines a été prié de rebrousser chemin mercredi les autorités somaliennes lui ont refusé l’accès à leur espace aérien.
L’Éthiopie a signé avec le Somaliland, un accord qui exaspère la Somalie. Cet accord devait permettre à l’Éthiopie d’acquérir une part non précisée du port de Berbera, au bord de la mer Rouge. La Somalie avait alors assuré qu’elle défendra son territoire par « tous les moyens légaux » et avait rappelé son ambassadeur en Éthiopie mardi 2 janvier.
L’accord a été signé alors que la Somalie et le Somaliland avaient accepté la semaine dernière de reprendre leurs négociations pour résoudre les questions en suspens, après des années de tensions politiques et de blocage.
Ancien territoire britannique, le Somaliland a unilatéralement déclaré en 1991 son indépendance de la Somalie, alors que ce pays plongeait dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti. S’il dispose de ses propres institutions et bat monnaie, le Somaliland, qui compte 4,5 millions d’habitants.