Depuis sa cellule à la prison du Cap Manuel, l’opposant sénégalais déchu multiplie les manœuvres souterraines pour peser sur le scrutin du 25 février. Sa stratégie : jouer les faiseurs de roi en soutenant des candidats estampillés Pastef.
La dissolution de son parti et son inéligibilité n’auront pas eu raison de ses ambitions présidentielles. Condamné en janvier 2023 à six mois de prison avec sursis pour diffamation, puis de nouveau incarcéré quelques mois plus tard, Ousmane Sonko entend bien influer sur l’élection du 25 février 2024.
Celui qui était arrivé troisième à la présidentielle de 2019, porté par une jeunesse séduite par son discours anti-establishment, orchestre désormais dans l’ombre une campagne par candidats interposés. Depuis sa cellule, le détenu le plus populaire du Sénégal multiplierait ainsi les entrevues avec Bassirou Diomaye Faye, Habib Sy ou encore Cheikh Tidiane Dièye. Autant de personnalités issues de son parti dissous, le Pastef, dont il espère qu’elles « porteront son projet » une fois au pouvoir.
« Aujourd’hui, c’est lui qui est à la manœuvre », confie un proche. Privé de machinerie partisane, Sonko table sur son aura et sa base militante pour imposer l’un de ses poulains le jour du vote. L’opposant déchu parviendra-t-il à s’ériger en faiseur de roi malgré les barreaux? La présidentielle dira si sa stratégie souterraine a porté ses fruits.