Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a promis jeudi des enquêtes sur la « corruption généralisée » sévissant selon lui sous l’ancien pouvoir en place avant avril 2024, qu’il a accusé d’avoir manipulé les chiffres des finances publiques. « La politique d’endettement effrénée a donné lieu à l’utilisation des ressources non transparente et favorable à une corruption généralisée », a-t-il dit devant la presse. Il a dénoncé une « méthodologie (…) pour détourner en masse des deniers publics ».
Ousmane Sonko, nommé Premier ministre en avril après la retentissante victoire de son ancien second Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle quelques jours auparavant, dressait un état des lieux des finances publiques trouvées par les nouveaux dirigeants. Il a accusé les anciennes autorités d’avoir menti et falsifié les chiffres, notamment auprès des partenaires internationaux, par exemple sur la dette. « Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière qui n’a rien à voir avec la réalité », a-t-il insisté.
A ses côtés, le ministre de la Justice Ousmane Diagne a déclaré que les soupçons de manipulation « semblent revêtir une qualification pénale que les autorités judiciaires compétentes saisies vont devoir déterminer ».
Bassirou Diomaye Faye et Sonko n’ont pas encore présenté de plan d’action détaillé six mois après leur avènement. Les Sénégalais élisent un nouveau Parlement le 17 novembre. Pour se donner les moyens d’agir, le président Faye vient de dissoudre l’Assemblée nationale, où persistait une majorité favorable à l’ancien président.
Le Fonds monétaire international prédisait en septembre une détériation de la position budgétaire du Sénégal et des perspectives de croissance difficiles en 2024. Il préconisait des « mesures fortes ».