Sénégal : les opposants libérés, prêts à poursuivre leur lutte

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Au total, 344 détenus, majoritairement des partisans de Sonko, ont été libérés depuis une semaine et plus de 200 autres dossiers sont à l’examen. Parmi ses opposants, figurent Mohamed Sy, 34 ans. Il aurait été arrêté en août 2023 pour avoir brandi une photo d’Ousmane Sonko.

Relâché après plus de 6 mois en détention, l’homme est célébré en héros dans la rue et dans sa famille. « Les gens me félicitent ou m’offrent de l’argent alors que d’habitude quand tu sors de prison tu es stigmatisé, c’est dingue », a déclaré cet électricien, marié et père d’un enfant. Comme beaucoup de détenus, Mohamed dit avoir été libéré sans explication. « J’étais déjà couché quand les gardes sont venus me dire : prends tes bagages, tu sors, sans un mot de plus » , raconte-t-il.

Tout comme Mohamed, plusieurs détenus affirment avoir été arrêtés, malmenés pour certains, alors qu’ils ne participaient pas à des manifestations. Ils se disent tous fiers de leur résilience et la solidarité en prison. 

« C’était une épreuve et on l’a réussie avec succès. Être emprisonne, c’est un moindre mal dans ce combat. On est même prêt à donner nos vies pour que le projet (du Pastef) réussisse s’il le faut », dit Yoro Ndao, un autre opposant libéré. 

Selon des organisations de défense des droits humains, près de 1.000 membres et militants de l’opposition ont été arrêtés dans tout le pays depuis mars 2021.

Mercredi, la ministre de la Justice Aïssata Tall Sall a réfuté tout caractère politique à ces libérations provisoires. Elles répondent, selon elle, à une volonté de désengorger les prisons, mais aussi à la demande du président Sall de prendre des mesures pour « pacifier l’espace public », après l’une des plus graves crises politiques au Sénégal depuis l’indépendance du pays, liée à l’annonce du report de la présidentielle du 25 février 2024.

Sonko, figure de l’opposition antisystème, au discours souverainiste, panafricaniste et social, pourfendeur des élites et de l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ex-puissance coloniale française, venait d’être incarcéré pour « appel à l’insurrection ». Sa candidature à la présidentielle a été invalidée, mais ses partisans restent mobilisés pour défendre son projet, désormais porté par Bassirou Diomaye Faye.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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