L’Eglise catholique du Sénégal s’est dite « indignée » par des propos du Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier avait indiqué que le gouvernement n’accepterait plus qu’on interdise l’accès à une école parce qu’on porte un foulard.
« Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En France, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile. », a déclaré Ousmane Sonko, le 30 juillet lors d’une cérémonie primant les meilleurs élèves du Sénégal.
Le Premier ministre a prononcé « un verdict sans appel contre des établissements scolaires » catholiques qui ont été « jugés sans ménagement et jetés à la vindicte populaire » par ses propos, a estimé le Conseil national du Laïcat, qui rassemble les associations et mouvements catholiques du pays, dans un communiqué publié dimanche soir. Le Conseil « marque son indignation face à de telles déclarations qu’il juge maladroites », dans ce texte mentionnant le règlement intérieur des écoles privées catholiques, qui ne comporte pas d’interdiction du voile islamique.
Plusieurs responsables de l’Eglise et de simples anonymes, chrétiens et musulmans, ont dénoncé les propos de Ousmane Sonko. Mais le Premier ministre « n’a fait que rappeler le cadre réglementaire », a réagi le ministre de l’Education Moustapha Mamba Guirassy, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
La polémique sur le voile n’est pas nouvelle au Sénégal. En 2019, 22 lycéennes musulmanes avaient été interdites de classe dans une école catholique réputée de Dakar, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc (ISJA), pour port du voile lors de la rentrée scolaire de septembre. Elles avaient ensuite été réadmises après un compromis entre l’établissement et l’Etat sénégalais.