Sénégal : le Parlement vote le report de la présidentielle malgré les tensions

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Au Sénégal, le Parlement a adopté dans la nuit de lundi à ce mardi 6 février le projet de loi visant à reporter la présidentielle au 15 décembre 2024. Les députés de l’opposition qui faisaient obstruction au vote ont été évacués manu militari par la gendarmerie.

Depuis l’annonce du report de la présidentielle par le chef de l’État le 4 février, une partie des sénégalais expriment leurs désaccords. Ce lundi, l’attention du pays se portait sur l’Assemblée nationale.

Elle a finalement voté à la quasi-unanimité des députés présents la proposition de loi de reporter la présidentielle au 15  décembre  2024  et celle de laisser au pouvoir le président sortant jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouveau dirigeant. Le texte contient deux articles cruciaux. Il s’agit notamment d’une dérogation à la Constitution qui repousserait l’élection de six mois au 25 août prochain, et un deuxième article qui demande que Macky Sall poursuive ses fonctions de président jusqu’à l’installation de son successeur. La date du 2 avril comme date butoir de fin de mandat du président ne figure pas sur cette proposition de loi, ce qui ouvrait la porte à la possibilité de reporter l’élection au-delà de six mois et au président Macky Sall de rester au pouvoir après la fin de son second mandat.

L’opposition et une certaine frange de la population sont vent debout contre cette décision qui prolonge de facto le mandat de Macky Sall, président du pays depuis 2012. Elles dénoncent un coup d’État institutionnel. Les leaders de l’opposition venus protester dimanche contre cette décision ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes, certains interpellés, comme la candidate Anta Babacar Ngom et l’ancienne Première ministre Aminata Touré, libérées plus tard dans la nuit. Les autorités ont également suspendu le signal de la télévision privée Walf Tv, au motif, d’incitation à la violence. Et lundi matin, l’Internet mobile a été coupé, selon le ministère de la Communication pour freiner les appels à la haine qui circulent sur les réseaux et les risques de troubles à l’ordre public.

Jean LHUILLERY
Jean LHUILLERY
Journaliste

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