Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé « un allègement progressif et graduel » de « l’état de siège » instauré en mai 2021 dans deux provinces de l’est du pays en proie aux violences de groupes armés.
Cette mesure avait restreint les libertés publiques et remplacé l’administration civile par des responsables militaires et policiers. « J’ai pris la ferme résolution de conduire, sans atermoiements funestes, mais sans précipitation inconsidérée», les populations des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu vers un allégement progressif et graduel du régime de restriction de l’état de siège avec les meilleures garanties de poursuite du maintien d’une pression maximale sur les ennemis de la paix », a-t-il déclaré dans un message à la nationale diffusée sur la chaîne de télévision nationale. D’après le message du président, l’allègement de siège consistera au rétablissement de l’autorité civile dans les entités territoriales décentralisées et déconcentrées qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des Forces armées de la RDC.
Cet allègement « progressif et graduel » de l’état de siège intervient à un peu plus de deux mois avant des élections présidentielle, législatives, provinciales et locales prévues le 20 décembre. L’annonce du chef de l’Etat survient aussi alors que des pans de territoire du Nord-Kivu sont occupés depuis l’année dernière par la rébellion du M23. Après six mois de calme précaire, les combats ont repris début octobre contre les rebelles, provoquant de nouveaux morts et déplacements de population. Dans son message, Félix Tshisekedi relève toutefois une « amélioration de la situation sécuritaire dans certaines zones des deux provinces concernées ».
L’est de la RDC est en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés locaux et étrangers, hérités pour beaucoup des guerres régionales des années 1990-2000.
Dorcas GANMAGBA