Plus de 80% des structures de santé connaissent des ruptures de stocks de médicaments souvent essentiels dans l’est de la République démocratique du Congo, où les violences se poursuivent, alerte le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans une étude publiée mercredi.
L’est de la RDC est en proie à des conflits depuis trente ans, mais les violences ont gagné en intensité depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par Kigali. Les affrontements entre le M23 et l’armée congolaise appuyée par des milices locales ont fait des milliers de morts depuis janvier et des millions de déplacés. La signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine en juin n’a pas mis fin aux violences.
Début septembre, le CICR a analysé 240 structures de santé dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où la ligne de front s’est stabilisée depuis le mois de mars . Selon cette étude, plus de 85% de ces structures connaissent des ruptures de médicaments et près de 40% ont subi une fuite du personnel de santé.Plus de 70 % des structures de santé sur les 240 évaluées ont reçu des blessés par armes depuis janvier, précise-t-elle.
Les centres médicaux peinent à se faire acheminer des médicaments, même lorsqu’ils sont disponibles, à cause des difficultés d’acheminement à travers la ligne de front.
Les ruptures « concernent très souvent les médicaments essentiels et ceux censés être gratuits » comme les vaccins, les antipaludiques, antituberculeux, aliments thérapeutiques et traitements contre le VIH, indique le CICR. « Actuellement, plus de 80 % des structures de santé dans les Kivu ne bénéficient d’aucun soutien de la part de partenaires humanitaires et ne fonctionnent que grâce à l’engagement remarquable de leur personnel et ceci de part et d’autre des lignes de front », a déclaré François Moreillon, chef de délégation du CICR en RDC.