Des experts de l’ONU ont alerté jeudi sur une « augmentation alarmante de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle » dans l’est de la RDC.
Les experts indépendants sont mandatés par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Dans un communiqué, ils expriment aussi leur « inquiétude quant à la fermeture » de la Mission de l’ONU en RDC. Celle-ci vient de quitter la province du Sud-Kivu. Son retrait est également prévu du Nord-Kivu et de l’Ituri, les deux dernières provinces où elle opère encore, à une échéance non déterminée.
Les experts se disent « alarmés par les informations faisant état d’une traite généralisée des personnes, en particulier à des fins d’esclavage et d’exploitation sexuels, et d’une augmentation des mariages d’enfants et des mariages forcés. ».
Cette région est en proie depuis 30 ans aux violences de nombreux groupes armés. La crise s’est aggravée depuis deux ans et demi dans le Nord-Kivu, où l’avancée territoriale du M23 a provoqué des déplacements massifs de population. Les experts disent avoir eu connaissance d’au moins 531 victimes de violences sexuelles liées aux conflits d’août 2023 à juin 2024 dans le Nord-Kivu mais également le Sud-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et le Maniema.
« Les allégations qui nous ont été rapportées décrivent des femmes et des filles déplacées enlevées » à des fins de violence, exploitation ou esclavage sexuels, « alors qu’elles étaient à la recherche de nourriture ou de bois de chauffage, ou qu’elles participaient à des activités agricoles. », précisent les experts. « Nous craignons qu’avec le retrait de la Monusco, des éléments clés des systèmes d’alerte précoce sur les violations des droits de l’Homme ne soient plus opérationnels. », écrivent-ils encore.
La RDC, dont la population est estimée à une centaine de millions d’habitants, compte quelque 7 millions de déplacés dont 2,8 millions dans le Nord-Kivu, selon l’ONU.