Stanis Bujakera est condamné à 6 mois de prison. Le correspondant de Jeune Afrique est reconnu coupable d’avoir « fabriqué et distribué » un faux document incriminant les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende, en juillet dernier. Stanis Bujakera a déjà purgé cette peine de six mois de prison. Il est donc libérable, dès ce mardi.
Le journaliste peut quitter la prison de Makala dès ce mardi, après le paiement d’une amende d’un million de francs congolais et des frais de justice.
Lundi soir, les juges l’ont reconnu coupable de toutes les infractions, soit six délits qui lui étaient reprochés. Ils ont donc appliqué la peine la plus sévère, six mois de servitude pénale. Le parquet avait requis vingt ans de prison.
Dans leur décision, les juges ont évoqué des circonstances atténuantes. Ils précisent que Stanis Bujakera n’avait jamais été condamné. Mais pour les magistrats, le journaliste est bien l’auteur d’un faux rapport attribué à l’ANR, qui pointait la responsabilité des renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okendé. Le journaliste voulait ainsi « jeter le discrédit » sur les institutions congolaises, ont estimé les juges.
Les avocats de la défense, mécontents du verdict, annoncent leur intention de faire appel. La défense du journaliste se dit aussi insatisfaite du jugement. Plus tôt lundi, les organisations professionnelles de la presse se sont réunies lors d’une conférence pour appeler à la mobilisation des médias. Ils réclament à l’unisson l’acquittement du journaliste.
À l’origine, un article non signé
Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre, deux mois après la découverte du corps de Chérubin Okende. Les autorités congolaises l’accusent d’être à l’origine d’un article publié dans Jeune Afrique. Cet article s’appuie sur un document, jugé faux, et incrimine l’Agence nationale du renseignement dans le décès du député.
Le procès s’est ouvert en octobre. En février, le président congolais Félix Tshisekedi, a déclaré que Stanis Bujakera est « peut-être victime » des « tergiversations » de la justice. Il avait annoncé « mettre son nez » dans ce dossier.