Human Rights Watch appelle les autorités de la République démocratique du Congo, à abandonner les poursuites contre le journaliste Stanis Bujakera dont l’arrestation semble, selon elle, « de plus en plus motivée par des considérations politiques ».
Dans un communiqué, Thomas Fessy, chercheur principal sur la RDC à Human Rights Watch, écrit que les autorités de la RDC « devraient immédiatement abandonner toutes les poursuites engagées contre Stanis Bujakera, le libérer et veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail sans craindre d’être arrêtés ou harcelés par la justice ».
Le journaliste, correspondant du magazine Jeune Afrique et directeur adjoint du média en ligne congolais Actualité.cd, est accusé « d’avoir fabriqué et distribué » une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans l’assassinat de Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet dans sa voiture avec des blessures par balles. Mais « jusqu’à présent, l’accusation n’a pas été en mesure de prouver ces allégations« , constate l’organisation. Il risque selon ses avocats jusqu’à 10 ans de prison pour « propagation de faux bruits », « faux en écriture », « falsification des sceaux de l’État » et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ».
Pour HRW, l’affaire semble de plus en plus motivée par des considérations politiques et s’inscrit dans un cadre de répression contre les médias. « Le harcèlement judiciaire contre Stanis Bujakera ne fait que souligner davantage le manque de transparence dans l’enquête sur la mort de Chérubin Okende».
Une nouvelle audience de son procès, en cours depuis le 13 octobre à raison d’une audience toutes les deux ou trois semaines, était prévue ce vendredi dans la prison de Kinshasa où il est détenu. Une demande de libération provisoire de Stanis Bujakera a déjà été rejetée en septembre 2023.