Le président congolais Félix Tshisekedi a accusé son prédécesseur Joseph Kabila de préparer une « insurrection » et d’appartenir à un mouvement armé rebelle, lors d’une interview aux médias diffusée dans la nuit de mardi à mercredi.
« L’AFC, c’est lui », a déclaré Félix Tshisekedi, sans donner plus de précisions, lors de cette interview accordée à la radio congolaise Top Congo en Belgique. En effet, l’AFC est l’Alliance Fleuve Congo, un mouvement politico-militaire incluant la rébellion du M23.
Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, qui avait renversé en 1997 l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko. En janvier 2019, il a cédé le pouvoir à Félix Tshisekedi, un ancien opposant proclamé vainqueur de la présidentielle controversée de décembre 2018. Cette élection a consacré la première passation pacifique de pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960.
Après deux ans d’une cogestion conflictuelle du pays, le président Tshisekedi avait déclaré la rupture avec le clan politique de Joseph Kabila dont il avait renversé la majorité au parlement. Depuis, l’ancien président est resté très discret dans ses apparitions, sans jamais prendre position sur la marche du pays.
Mi-mars, Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ex-président, a été entendue pendant plusieurs heures par le service de renseignement militaire de la RDC. Quelques jours plus tôt, le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, dont Jaynet Kabila est la présidente, a été perquisitionnée par le renseignement militaire.
Plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila ont rejoint l’AFC et attendent le verdict d’une cour militaire à Kinshasa, où ils encourent la peine de mort.