Après l’offensive éclair du groupe armé antigouvernemental soutenu par les troupes rwandaises qui ont fait tomber Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, c’est maintenant le chef-lieu de la province voisine du Sud-Kivu, Bukavu, qui semble menacée.
A la hâte depuis jeudi, les autorités provinciales ont rassemblé la population dans un stade de la ville pour annoncer trois jours de recrutement de « volontaires » prêts à se battre. Ils sont quelques centaines vendredi devant les portes du stade de Funu à Bukavu, située à environ 80 kilomètres du front où le M23 et l’armée rwandaise progressent.
En tenues dépenaillées, en claquettes pour certains, ils se rangent en bataillons désordonnés. Les « wazalendo » sont l’un des piliers de la stratégie de Kinshasa et son armée, minée par la corruption et l’incompétence de sa hiérarchie. Face aux troupes rwandaises, réputées mieux formées et équipées, la RDC mise depuis la résurgence du M23 en 2021 sur ces milices de volontaires locaux, mal armés et indisciplinés mais qui espèrent compenser ces faiblesses par leur nombre et leur entrain.
« Notre principe c’est d’aller de l’avant, on ne doit pas reculer! », intime Marcellin Bahaya, chargé de la mobilisation, en s’adressant aux nouvelles recrues. Les volontaires patientent en file indienne sur la pelouse, munis de leurs pièces d’identité. Dans les rangs, le discours est martial. Chacun se dit prêt à défendre la patrie contre « l’agression » rwandaise.