Vingt-cinq militaires congolais accusés de « fuite devant l’ennemi » ont été condamnés à mort mercredi. C’était à l’issue d’un procès d’une journée, a informé l’un de leurs avocats.
Au total, 31 prévenus, 27 militaires et 4 femmes civiles, épouses de militaires, ont comparu dans ce procès en « flagrance ». Ils étaient poursuivis pour « fuite devant l’ennemi », « dissipation de munitions de guerre », « violation des consignes » et « vol », a indiqué Me Jules Muvweko, un des avocats de la défense.
A l’issue de l’audience, 25 militaires, ont été condamnés à la peine de mort. Me Muvweko a annoncé l’intention de la défense de faire appel de ces condamnations. Les autres accusés, dont les quatre femmes, ont été acquittés faute de preuves.
Depuis fin 2021, le M23, a conquis de larges pans de territoire du Nord-Kivu, jusqu’à encercler presque entièrement Goma. La déroute de l’armée congolaise et de ses milices supplétives a attisé chez les autorités des soupçons d’infiltration.
De nombreux militaires, y compris des officiers supérieurs, des députés, sénateurs et personnalités du monde économique dans l’Est de la RDC ont été arrêtés et accusés de « complicité avec l’ennemi ».
En mars 2024, Kinshasa avait annoncé sa décision de lever un moratoire sur l’exécution de la peine de mort en vigueur depuis plus de 20 ans en RDC. Selon le gouvernement, cette mesure, cible notamment les militaires accusés de trahison. Début mai, huit militaires congolais, dont cinq officiers, avaient été condamnés à mort, à Goma, pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi ».