En République démocratique du Congo, 20 civils ont été exécutés dans le nord-est, ont annoncé jeudi des sources locales. Elles accusent les rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, d’avoir commis cette nouvelle tuerie.
« Les victimes ont été prises en otage mardi lors d’une attaque des ADF » dans la chefferie de Babila Babombi, une entité administrative du territoire de Masamba régulièrement attaquée par des ADF et des milices locales, a déclaré à l’AFP Matadi Muyapandi, administrateur policier du territoire de Mambasa.
Selon lui, les victimes ont été décapitées, ce qui est le mode opératoire des ADF. Les ADF, Forces démocratiques alliées, à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplié ces derniers mois meurtres et pillages. Ils ont prêté allégeance en 2019 au groupe jihadiste Etat islamique, qui les présente comme sa province d’Afrique centrale et revendique certaines de leurs attaques.
La forêt de Babila Babombi est connue pour servir de refuge aux ADF, selon la police.
Mais selon Rams Malikidigo, défenseur des droits humains dans le territoire de Mambasa, d’autres milices locales y exploitent des gisements d’or. « C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement initie une enquête pour avoir des informations suffisantes sur les auteurs de cette attaque », a-t-il estimé.
Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé une opération militaire conjointe contre les ADF, baptisée « Shujaa », sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin à leurs exactions. Des experts estiment que les opérations ont dispersé les rebelles dans des zones difficiles d’accès où ils s’en prennent aux civils.