Huit militaires congolais dont cinq officiers ont été condamnés à mort pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi ». Les soldats ont été condamnés vendredi par un tribunal militaire à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
L’accusation avait requis la peine de mort contre les accusés . Mais le tribunal a acquitté trois soldats du rang, estimant que les faits retenus contre eux étaient « non établis ». Tous étaient sur le front des combats contre la rébellion du M23 qui s’est emparée de larges pans de territoire de la province du Nord-Kivu. Selon leur défense, ces hommes n’ont jamais fui devant l’ennemi, ni abandonné leur position. « Nous allons interjeter appel », a déclaré Me Jean-Richard Buino, un avocat d’un des condamnés, le colonel Patient Mushengezi Shamamba.
Ce verdict intervient alors que le gouvernement de la RDC a annoncé mi-mars sa décision de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003 dans le pays. Il a expliqué que cette mesure ciblait les militaires accusés de trahison et les auteurs de « banditisme urbain ayant entraîné mort d’homme ».
La déroute de l’armée congolaise face à la progression du M23 a attisé des soupçons d’infiltration des forces de sécurité. Depuis l’avènement de cette rébellion, de nombreux militaires, et des personnalités du monde économique dans l’Est de la RDC, ont été arrêtés et accusés de « complicité avec l’ennemi ». Interrogé par la télévision allemande Deutsche Welle fin avril, le président congolais Félix Tshisekedi a déclaré que la RDC avait pris cette décision pour « dissuader » les complices du Rwanda.
Depuis plus de 20 ans, des peines capitales étaient régulièrement prononcées en RDC. Ces peines ciblaient notamment des affaires impliquant des militaires ou des membres de groupes armés.