Le principal parti d’opposition du Ghana a accusé vendredi la Commission électorale d’avoir modifié les listes électorales en vue de l’élection présidentielle prévue en décembre dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, craignant un scrutin frauduleux.
« Nous avons découvert des irrégularités inquiétantes dans le registre électoral qui menacent l’intégrité de cette élection. Un audit judiciaire est essentiel pour garantir que chaque vote ghanéen soit compté équitablement », a déclaré Rashid Tanko-Computer, directeur adjoint des élections et de l’informatique du Congrès national démocratique, NDC.
Le NDC accuse la Commission électorale d’avoir, avec l’accord du Nouveau parti patriotique, NPP, au pouvoir, falsifié le registre électoral en écartant certains électeurs des listes et en incluant plus de 50.000 noms de personnes décédées.
Rashid Tanko-Computer demande un audit judiciaire immédiat des listes électorales afin de garantir la crédibilité du scrutin à venir. La NDC a également lancé un appel à manifester mardi prochain, afin de pousser la Commission électorale à réaliser l’audit au plus vite. De son côté, la Commission a rejeté les accusations de fraude et qualifié la demande d’audit judiciaire de « malavisée et inutile », par la voix de son vice-président chargé des opérations, Samuel Tettey.
Le président Nana Akufo-Addo, qui dirige le pays depuis 2017, quittera ses fonctions après avoir effectué ses deux mandats comme le prévoit la Constitution. Les débats de la campagne présidentielle se concentrent sur les réformes à mener pour sortir de la crise économique qui touche le pays depuis quelques années. Le Ghana tente de se redresser progressivement grâce notamment à un plan d’aide du Fonds monétaire international, FMI, d’un montant de 3 milliards de dollars.