Le président rwandais s’est ouvert sur l’actualité politique du continent. Paul Kagamé a passé au scanner les agitations politiques sur le continent depuis quelques mois, les dessous des coups de force et putschs à répétition.
Sur la question des coups de force qui surgissent çà et là en Afrique de l’ouest et du de l’est, épargnant pour l’heure la région des grands lacs, Paul Kagamé a une analyse toute simple. « Ces événements arrivent-ils juste comme ça, sans une explication ? Je crois qu’ils sont souvent le résultat d’une accumulation de griefs sur plusieurs années », soutient le président rwandais. Selon lui, on peut les analyser, trouver que ces raisons sont valables ou ne le sont pas, mais il y a forcément des facteurs qui amènent à cette extrémité. Seule certitude, le leader du FPR n’est nullement surpris.
Il y voit même une épidémie. Et regrette que l’on « ne réalise ce qu’il se passe que trop tard, lorsqu’on a atteint le point de non-retour, alors que le virus vit avec nous depuis le début ». Pour lui, chaque changement ou implosion dans ces pays se résume à un seul mot : la gouvernance. Puis après la sécurité. Probable candidat à une quatrième réélection dans onze mois, qui tente des explications à ces coups de force pense tout de même « qu’une condamnation ne suffit pas ».
Il se veut formel sur le fait que qu’il y a « assurément un sentiment très négatif sur l’interférence des puissances étrangères dans la politique africaine. Peu importe qu’elle vienne de la France, des États-Unis, du Royaume-Uni ou de la Belgique ». Il décèle un véritable rejet de cette attitude, qu’il trouve justifié, invitant ces colonisateurs d’hier à en prendre conscience. Mais « cela n’excuse pas non plus les problèmes que connaît notre continent et qui nous concernent, nous, avant tout », bémolise-t-il.
Jonadeleine TADAGBE