Le président béninois Patrice Talon veut « rétablir rapidement les relations » entre le Bénin et ses voisins qui ont connu des coups d’Etat. Il l’a déclaré dans son discours à la nation annuel devant l’Assemblée nationale jeudi dernier.
Le chef de l’Etat a affirmé qu’il y avait « un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte », évoquant notamment le Niger, où un coup d’Etat, en juillet, a renversé le président Mohamed Bazoum.
« Prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes, auprès de la communauté internationale », a précisé Patrice Talon devant les députés.
« La balle est dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages », a-t-il ajouté.
Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays.
Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l’arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports.
Sur le plan sécuritaire, le retrait de l’armée française du Sahel a renforcé les craintes de voir l’instabilité s’étendre aux États du golfe de Guinée: Ghana, Togo, Bénin et Côte d’Ivoire.
Et ce, alors qu’en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont eu lieu récemment des événements présentés par les autorités comme des tentatives de coup d’Etat.
Dorcas GANMAGBA