Un tribunal ougandais a condamné vendredi l’ancien commandant de la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur, LRA, Thomas Kwoyelo à 40 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à l’issue d’un procès historique.
Ce jugement est le premier prononcé pour de tels faits par une juridiction en Ouganda contre un responsable de ce mouvement de guérilla fondé dans ce pays dans les années 1980, qui a semé la terreur en Afrique centrale durant une trentaine d’années.
« La peine de 40 ans » reflète correctement les crimes commis par Thomas Kwoyelo, a déclaré le juge Michael Elubu, de la Division des crimes internationaux, ICD, siégeant dans la ville de Gulu.
Il a été décrit par le tribunal comme un commandant de niveau intermédiaire, enlevé à l’âge de 12 ans mais directement impliqué dans des meurtres de civils, des viols, des pillages, des réductions en esclavage et des enlèvements.
Visé par 78 chefs d’accusations, Thomas Kwoyelo a été reconnu coupable en août de 44 délits. Vêtu d’un costume bleu marine avec une chemise assortie et une cravate à pois, l’ex-commandant rebelle a affiché un air accablé lorsque le juge a prononcé sa peine d’emprisonnement. Lors des audiences qui se sont terminées en mai, Thomas Kwoyelo, âgé d’une cinquantaine d’années, avait plaidé non coupable. Thomas Kwoyelo avait aussi évoqué son passé d’enfant-soldat, affirmant avoir été enlevé à l’âge de 12 ans et enrôlé de force dans la LRA, créée par l’ex-enfant de choeur Joseph Kony en vue d’établir un régime fondé sur les Dix Commandements.
La LRA est accusée d’être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles. Chassée d’Ouganda, elle s’est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan.