Cet événement intervient moins de 48 heures après l’adoption d’une nouvelle constitution par l’Assemblée nationale. L’opposition craint que le nouveau texte laisse la voie libre à la prolongation du président Faure Gnassingbé au pouvoir.
La conférence de presse était prévue au siège du parti d’opposition Alliance des démocrates pour le développement intégral, ADDI, à Lomé. « C’est inacceptable, le régime togolais se permet absolument tout, après avoir changé la constitution en catimini. », a déclaré Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais PT. « En privant les Togolais de choisir leur président de la République par ce coup d’Etat constitutionnel, le régime a franchi une ligne rouge. » a t-Il ajouté.
Nouvelle Constitution, Ve République
Lundi soir, les députés ont adopté une nouvelle constitution. Cette dernière donne désormais le pouvoir au Parlement togolais d’élire le président de la République. Le texte a été validé avec 89 voix pour, une contre et une abstention.
La nouvelle constitution crée également la fonction de « président du conseil des ministres ». C’est une sorte de Premier ministre « désigné » par les députés qui aura en charge les fonctions régaliennes du pays.
En 2019, les députés avaient déjà révisé la constitution pour limiter à deux les mandats présidentiels. Ils avaient également remis les compteurs à zéro pour Faure Gnassingbé. Il avait donc pu se représenter en 2020 et avait le droit de se représenter pour un dernier mandat en 2025.
Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, a succédé à son père, Eyadéma Gnassingbé. Ce dernier a dirigé le pays d’une main de fer pendant près de 38 ans.