Un accident impliquant un camion-citerne à Enugu, dans le sud-est du Nigeria, a fait 18 morts samedi, une semaine après un accident similaire qui a coûté la vie à au moins 98 personnes, ont annoncé dimanche les autorités.
« Au total, 31 personnes ont été impliquées dans l’accident. 10 ont été secourues avec des blessures plus ou moins graves, tandis que 3 ont été sauvées. Malheureusement, les 18 autres victimes ont été brûlées au point d’être méconnaissables », a détaillé l’Agence pour la sécurité routière nigériane (FRSC) dans un communiqué. « Les freins du camion-citerne, qui était chargé de carburant, ont lâché et le conducteur a perdu le contrôle avant de s’écraser sur 17 véhicules, provoquant un incendie qui a brûlé 11 véhicules », a précisé la FRSC.
Peter Mbah, le gouverneur de l’Etat d’Enugu, où a eu lieu l’accident, a demandé à la FRSC de s’assurer que « les camions-citernes transportant de l’essence et des produits inflammables soient munis d’un dispositif anti-déversement » en cas d’accident ou de panne.
Le 18 janvier, un camion-citerne a explosé après un accident dans l’Etat du Niger, alors qu’une foule s’était rassemblée pour récupérer de l’essence répandue au sol et 98 personnes sont mortes, selon un dernier bilan. Les accidents de camion-citernes sont fréquents au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique. Le ministre de l’Information, Mohammed Idris, a déclaré la semaine dernière que « plus de 265 personnes ont perdu la vie dans des accidents de ce type » durant les cinq derniers mois.
En octobre, plus de 170 personnes avaient péri dans des circonstances similaires dans l’État de Jigawa, dans le nord du pays, premier producteur de pétrole du continent. L’accident la semaine dernière a poussé le président, Bola Ahmed Tinubu, à ordonner le lancement d’une campagne nationale pour sensibiliser le public « aux risques graves et aux dangers pour l’environnement que représente le ramassage de carburant » de camions-citernes répandu au sol.
Le Nigeria connaît une inflation supérieure à 30% depuis un an, nourrie notamment par les réformes économiques du président, au pouvoir depuis mai 2023. Parmi ces réformes figure la fin des subventions pour les carburants, ce qui a fait s’envoler les prix des denrées alimentaires et des transports, faisant de l’essence un catalyseur du mécontentement des Nigérians. Certains n’hésitent pas à risquer leurs vies lors d’accidents de la route pour récupérer du carburant, dont le prix a quintuplé en 18 mois.