Le gouverneur de Lagos a annoncé jeudi une série de mesures pour alléger le coût de la vie des habitants de la capitale économique du pays dans un contexte d’inflation galopante et de menaces de manifestations populaires.
Babajide Sanwo-Olu, le gouverneur de l’Etat de Lagos, dont la capitale éponyme compte 20 millions d’habitants, a détaillé devant la presse jeudi des mesures visant à réduire les dépenses des habitants. Parmi elles, la semaine de travail réduite à trois jours pour les fonctionnaires, une réduction de 25% des prix des billets des transports publics, ou encore l’ouverture de 42 marchés dominicaux à prix concurrentiels. Le gouverneur a annoncé que « 50.000 femmes enceintes » seraient exemptées chaque année de frais de santé.
Ces annonces, réitérées sur le compte X du gouverneur, interviennent alors que la confédération syndicale du Nigeria Labour Congress, NLC, a appelé cette semaine à deux journées de manifestations nationales les 27 et 28 février.
Les conditions de vie difficiles ont déclenché des manifestations dans plusieurs villes en février, notamment à Suleja, près de la capitale Abuja, à Minna, dans l’État du Niger, et à Kano, la deuxième ville du pays. Lundi, des centaines de manifestants se sont réunis à Ibadan, dans le sud-ouest du Nigeria, pour réclamer « la fin de la misère ».
Si ces manifestations n’ont pour l’instant pas donné lieu à de grands rassemblements, le gouvernement nigérian est néanmoins sous pression. A son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Bola Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des devises, ce qui a entraîné un triplement des prix de l’essence et une hausse du coût de la vie, le naira perdant fortement de sa valeur par rapport au dollar.
Le président nigérian a demandé à plusieurs reprises à la population de patienter, affirmant que ses réformes économiques permettront d’attirer les investisseurs étrangers, et faire repartir l’économie. Le taux d’inflation du pays frôlait les 30% en janvier.