Un an après le coup d’Etat qui l’a renversé, Mohamed Bazoum est toujours retenu prisonnier par le régime militaire au pouvoir à Niamey.
Mohamed Bazoum a été renversé le 26 juillet 2023 par le général Abdourahamane Tiani, le chef de sa garde présidentielle. Elu en 2021, il n’a jamais démissionné et revendique toujours d’être le président du Niger.
Sa dernière apparition publique remonte au 19 août 2023, lorsque des images de la télévision nationale l’ont montré sur le perron de la résidence à l’occasion d’une visite d’une médiation nigériane. Depuis, ses conditions de détention se sont durcies. Le régime militaire l’avait accusé d’avoir tenté de s’évader, une version rejetée par ses avocats. Il est privé de ses téléphones et seul son médecin est habilité à le voir, deux fois par semaine.
En janvier, son fils Salem Bazoum, jusqu’à lors détenu avec ses parents, a été mis en liberté provisoire et est parti pour le Togo. Mohamed Bazoum est poursuivi pour « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat » et « crime de trahison ». Il lui est également reproché d’avoir parlé au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken pour qu’ils l’appuient « par une intervention armée », lors du coup d’Etat.
La décision de la Cedeao ordonnant mi-décembre la remise en liberté du président Bazoum est restée lettre morte. Le pays a depuis quitté l’organisation. Le mois dernier, la Cour d’Etat du Niger, une juridiction créée par le régime militaire, a levé son immunité présidentielle. Ce qui ouvre la porte à un procès, bien qu’aucune date n’ait encore été fixée.
Dans les premières semaines qui ont suivi le coup d’Etat, de nombreuses chancelleries occidentales ont appelé à sa libération immédiate. Au Niger, des mouvements rebelles réclamant son retour au pouvoir ont récemment revendiqué des attaques contre un important oléoduc acheminant du pétrole.