Au Niger, l’ONG Reporters sans frontières, RSF, dit craindre « l’utilisation abusive »d’une loi réprimant la diffusion numérique de « données de nature à troubler l’ordre public ». Cette loi pourrait faire « emprisonner et censurer » des journalistes.
Adoptée en 2019, la loi a été durcie il y a une semaine par une ordonnance du général Abdourahamane Tiani, au pouvoir depuis un coup d’Etat en juillet 2023. RSF « alerte sur la possibilité d’une utilisation abusive de cette législation pour emprisonner et censurer les journalistes exerçant en ligne et demande son abrogation. ».
Le texte modifié par le général Tiani prévoit désormais une peine de prison de deux à cinq ans et une amende en cas de « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine. ». Elle prévoit également une peine d’emprisonnement de un à trois ans et une amende pour toute personne reconnue coupable de diffamation ou d’injures.
En septembre et octobre 2023, la journaliste nigérienne Samira Sabou a été interpellée et détenue au secret. Elle a ensuite été remise en liberté provisoire et inculpée pour diffusion de données de nature à troubler l’ordre public.
Pour rappel, le Niger est 80e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse fait en 2024 par RSF.