Face à une situation « fortement dégradée », la filiale au Niger du spécialiste français de l’uranium Orano va « suspendre » sa production à partir du 31 octobre, faute de pouvoir « continuer à travailler » dans ce pays dirigé par un régime militaire depuis quinze mois.
« L’aggravation des difficultés financières de la Somaïr contraint cette société… « à suspendre ses activités », a annoncé mercredi la porte-parole d’Orano à Paris.
Le pouvoir nigérien, issu d’un coup d’Etat perpétré en juillet 2023, a maintes fois répété vouloir revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur leur sol par des compagnies étrangères.
Tout en se rapprochant de nouveaux partenaires comme la Russie et l’Iran, ils ont rompu avec Paris en obtenant notamment le départ des militaires français et de l’ambassadeur et fait de la souveraineté un de leurs mantras.
Selon Orano, la production de concentré d’uranium du site sera « à l’arrêt à compter du 31 octobre », faute de pouvoir exporter cette matière première. Au-delà du 31 octobre, « la maintenance se poursuivra, mais il n’y aura plus de production », a ajouté la porte-parole. Mercredi soir, les autorités nigériennes n’avaient pas communiqué à ce sujet.
En juin, le Niger avait retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements au monde, celui d’Imouraren, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes. Le 19 septembre, le conseil des ministres du Niger a adopté un projet de décret portant création d’une Société d’Etat dénommée « Timersoi National Uranium Company », en abrégé TNUC, sans aucune précision.