L’ordre des avocats du Niger a dénoncé de « graves violations des droits » de personnes visées par une commission anti-corruption. Là Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale , Coldeff, a été créée par le régime militaire au pouvoir.
« Le Barreau constate avec une vive inquiétude que des citoyens sont convoqués dans les locaux de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale où ils subissent des interrogatoires sans la présence de leurs avocats », déplorent les avocats dans un communiqué. Ceci « constitue une grave violation de leurs droits notamment de défense », s’insurgent-ils.
La commission créée en septembre dernier et opérationnelle depuis décembre, a pour mission principale le recouvrement de tous les biens publics supposément illégalement acquis ou détournés sous l’ancien régime. Elle est composée de magistrats, d’officiers de l’armée et de la police, ainsi que de représentants de la société civile.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, plusieurs ministres, députés ou responsables d’institution publiques ont été arrêtés et écroués dans différentes prisons du pays. Dans sa première déclaration publique à la télévision en tant que chef du régime, le général Abdourahamane Tiani avait notamment justifié le coup d’Etat par la « lutte contre la corruption, l’impunité, le détournement de deniers publics et la mauvaise gouvernance ».