Le principal parti d’opposition en Namibie a annoncé samedi qu’il va contester en justice le 23 décembre les résultats des élections du mois dernier remportées par le parti au pouvoir, la SWAPO.
Ce mouvement, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), avait déjà fait savoir qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats dans ce vaste pays d’Afrique australe riche en minerais. Il a déposé des documents devant la Haute Cour pour demander l’accès aux décomptes des bulletins de vote.
Le 3 décembre, la commission électorale avait proclamé la victoire de Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, issue du parti au pouvoir, dès le premier tour avec 57,31% des suffrages. Il s’agit de la première femme à être élue présidente dans ce pays de trois millions d’habitants.
Un tribunal a accepté vendredi une demande de l’IPC pour accéder au décompte des votes exprimés et comptés lors de l’élection initialement prévue le 27 novembre, mais qui s’est finalement déroulée jusqu’au 30 novembre après une série de problèmes logistiques et techniques.
« L’ordonnance accordée (par la justice) vise à permettre à l’IPC de vérifier la documentation requise en vue du dépôt de la demande principale le 23 décembre 2024 », a déclaré le porte-parole de l’IPC, Imms Nashinge.
La décision du tribunal indique que l’autorité électorale nationale doit permettre aux représentants de l’IPC d’accéder au décompte des votes pendant deux jours la semaine prochaine en présence de la police et de responsables électoraux.
Le Mouvement des peuples sans terre, plus petit parti d’opposition, a bénéficié du même accès. Les élections présidentielle et législatives du 27 novembre ont dû être prolongées à deux reprises en raison de problèmes logistiques et techniques, avec notamment une pénurie de bulletins de vote. Le premier jour du vote, d’interminables files d’attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu’à 12 heures.
L’IPC, qui, selon les autorités électorales, est arrivé deuxième lors du scrutin présidentiel avec 25,5% des suffrages, a affirmé qu’il s’agissait d’une tentative délibérée de supprimer des bulletins de vote en frustrant les électeurs.