Le gouvernement du Mozambique a confirmé mardi que des dizaines de milliers de personnes ont été chassées de chez elles par une récente vague d’attaques jihadistes dans le nord du pays, mais a refusé de déclarer l’état d’urgence.
« Nous parlons de quelque 67.321 personnes déplacées », a déclaré le porte-parole du gouvernement Filimao Suaze lors d’une conférence de presse à Maputo.
Une nouvelle flambée de violence s’est produite dans le nord du Mozambique il y a environ deux semaines, selon des sources locales et l’Organisation internationale pour les migrations OIM, une agence de l’ONU. L’OIM estime à 71.681 personnes le nombre de déplacés ayant fui des attaques à Macomia, Chiure, Mecufi, Mocimboa da Praia et Muidumbe entre le 22 décembre et le 25 février.
Entre mercredi et jeudi derniers, l’OIM a enregistré l’arrivée de plus de 30.000 déplacés, en bus, par bateau ou à pied, à Namapa, une ville située au sud de la province de Cabo Delgado. Les besoins essentiels concernent la nourriture, la mise à l’abri des déplacés et les soins de santé, a précisé un porte-parole de l’OIM à l’AFP.
Depuis 2017, la province riche en gaz du nord de l’ancienne colonie portugaise, proche de la frontière tanzanienne, est le théâtre d’une insurrection menée par des jihadistes liés au groupe Etat islamique (EI). Avec l’aide de milliers de militaires de pays voisins et du Rwanda, le gouvernement a repris le contrôle d’une grande partie de la province mais des attaques jihadistes se poursuivent.
Filimao Suaze a assuré que le Mozambique fait tout ce qu’il peut pour combattre le terrorisme et garantir la sécurité de la population.
La semaine dernière, le président Filipe Nyusi avait confirmé de nouveaux mouvements de populations mais affirmé que les forces de sécurité contrôlaient la situation. Près de 5.000 personnes ont été tuées et un million déplacées depuis le début de l’insurrection jihadiste à Cabo Delgado.