L’ex chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara a été rattrapé et ramené en prison, quelques heures après avoir été exfiltré par un commando lourdement armé. L’armée a confirmé cette information auprès de correspondants de médias internationaux.
Dadis Camara et au moins deux de ses co-accusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 ont réussi, ce samedi 4 novembre à l’aube, à s’échapper de la plus grande prison de Conakry. Selon les premières informations, des individus lourdement armés avaient fait évader Dadis Camara et ses coaccusés lors d’une opération qui a donné lieu à des échanges de tirs nourris dans le centre de Conakry. « Il était environ 5H00 du matin. Des hommes lourdement armés ont fait irruption à la maison central de Conakry », a indiqué le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright. « Ils ont réussi à partir avec quatre accusés dans le procès des évènements du 28-Septembre (2009), notamment le capitaine Moussa Dadis Camara », a-t-il ajouté. Mais ce samedi après-midi, l’armée et l’avocat de l’ex-dictateur Dadis Camara ont annoncé qu’il avait été retrouvé et ramené en prison.
Le procès du capitaine putschiste et d’une dizaine d’anciens responsables de la junte qui avait pris le pouvoir à la mort de Lansana Conte s’était ouvert le 28 septembre 2022, soit treize ans tout juste après le massacre commis au stade de Conakry, dans lequel plus de 150 personnes avaient été tuées.
Des années durant, sous la présidence d’Alpha Condé (2010-2021), les autorités guinéennes avaient paru réticentes à faire juger des personnalités qui avaient conservé influence et soutiens dans les rangs de l’armée, et notamment en Guinée forestière. C’est un an après le coup d’État perpétré par Mamadi Doumbouya, en septembre 2021, que le procès s’était finalement ouvert à Conakry.
Dorcas GANMAGBA