A la suite des récentes accusations de Kinshasa, c’est le Burundi qui accuse Paul Kagame et son pays de vouloir mettre à mal sa paix et sa sécurité intérieures. Le président burundais accuse ce voisin de soutenir une rébellion contre son pays.
Le Rwanda est de plus en plus mal vu par ses voisins qui l’accusent de soutenir des exactions de tout genre conte des populations civiles. Le groupe Red-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit au Burundi), auteur d’une attaque qui a tué plus d’une vingtaine de personnes près de la frontière avec la République démocratique du Congo, essentiellement des femmes et des enfants serait un suppôt du Rwanda voisin. Le pays de Paul Kagame est accusé par le président burundais Evariste Ndayishimiye de soutenir ces rebelles. « Ces groupes armés ont été abrités et ont reçu des aides en terme de nourriture, d’hébergement et aussi d’argent du pays qui les accueille. Je veux parler du Rwanda », a affirmé Ndayishimiye lors d’une intervention reprise par plusieurs médias locaux. « Pourquoi tuer des enfants de trois ans, un enfant qui est encore dans le ventre de sa mère. Les gens qui tuent des citoyens ordinaires, que veulent-ils ? », s’est-il interrogé ajoutant que ce sont « Ce sont des terroristes. Et nous devons les combattre avec toute notre énergie ».
« J’ai dit au Rwanda qu’il devait savoir que s’il continue à aider quelqu’un qui tue des enfants, il entretient le virus de la haine entre les peuples de ces deux pays ». Le président burundais indique en effet avoir tenté en vain depuis deux ans de persuader Kigali de livrer les rebelles afin qu’ils puissent être traduits en justice. Les rebelles du Red-Tabara, principal groupe armé combattant le régime de Evariste Ndayishimiye une force estimée entre 500 et 800 combattants. Ils détiennent une base dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC. Ils sont reconnus actuellement comme le plus actif des groupes rebelles du Burundi.
Pour le président burundais, « l’avenir est sombre » pour le Rwanda en raison de l’aide qu’il apporte à ces groupes rebelles. Des accusations que Kigali balaie de revers de main.
Le gouvernement rwandais a nié toute implication dans ces attentats de même qu’une quelconque collaboration avec ces groupes terroristes. Il assure n’être « associé, en aucune manière, avec aucun des groupes armés burundais ». Le communiqué rendu public par le pouvoir de Kigali à cet effet ajoute avoir précédemment remis des miliciens burundais qui avaient traversé illégalement au Rwanda.
De son côté, Red-Tabara répondant à ces accusations dans un communiqué, a nié avoir tué des civils ou être soutenu par un pays étranger. Il a plutôt revendiqué dans un message sur X, sa responsabilité dans des frappes sur un poste-frontière et assure avoir tué neuf militaires et un policier. Avant le Burundi, le Congo démocratique avait plusieurs dénoncé des accointances entre le M23 et le régime rwandais. A la veille du scrutin des 20 et 21 décembre dernier, le président congolais s’était même dit prêt à ouvrir le feu sur Kigali à la moindre « escarmouche des pantins qui se sont réunis en Nairobi ». Il avait rassuré le peuple congolais que le pays avait les moyens de mener une guerre frontale contre le Rwanda et ses suppôts du M23 et consorts, accusant clairement le régime de Kagamé d’être à la base de certains mouvements de déstabilisation de son pays. Le Rwanda, de son côté, a accusé la RDC, d’instrumentaliser le conflit à des fins électorales et d’avoir fabriqué des massacres.